Entre deux fleuves. Journal de Bergen-Belsen
Abel J. Herzberg
Entre deux fleuves, allusion à l’étymologie du mot Mésopotamie qui renvoie au Tigre et à l’Euphrate, est le titre du Journal qu’Abel J. Herzberg (1893-1989), juriste et écrivain issu d’une famille juive russe, naturalisé néerlandais en 1922, publia en 1950 à partir des notes qu’il avait prises durant son internement au camp de Bergen-Belsen de 1944 à 1945.
« Ce ne sont pas six millions de Juifs qui ont été assassinés par les nazis, dira Herzberg à propos de la Shoah, mais un Juif qui a été assassiné six millions de fois. » Au-delà de la description de la misère et de la détresse abominables des internés, ce texte poignant est une réflexion sur ce qui a rendu l’horreur possible. Le cas de Bergen-Belsen était d’autant plus cruel qu’il s’agissait, selon la typologie nazie, d’un Vorzugslager, autrement dit, un camp censé «accueillir » des Juifs « privilégiés », non destinés à être exterminés et dont la vie avait aux yeux mêmes des bourreaux une valeur « marchande » : ils devaient servir de monnaie d’échange et permettre ainsi la libération de prisonniers allemands alors aux mains des Alliés. Contrairement à Auschwitz, Bergen-Belsen ne comportait pas de chambres à gaz et ne comptait qu’un seul four crématoire servant à l’incinération de ceux qui y mouraient : tous ceux que la faim, les maladies, les conditions atroces de détention, le travail éreintant éliminaient de fait presque inexorablement.
Traduit du néerlandais (Pays-Bas) par Bertrand Abraham
Format : 150 × 225 mm
250 pages environ
Broché avec rabats
Prix : 20 €
ISBN : 979-10-93176-18-5
Parution : 7 octobre 2020