Et tout s’effondre. Journal du camp de Vught
Klaartje de Zwarte Walvisch
« J’espère ardemment que ce que j’écris parviendra un jour au monde extérieur. Ce n’est pas pour faire de la propagande, simplement pour que ceux qui ne sont pas au courant de cette situation (et ils sont encore nombreux) sachent ce qui se passe ici. Un jour, si nous avons cette chance, nous retournerons dans la société. Je m’arrête pour aujourd’hui, car nous devons nous présenter à l’appel. Je dois veiller à bien cacher mes notes, je n’ose imaginer ce qui arriverait si ce cahier était découvert. […] Les cœurs, les âmes sont lacérés, déchiquetés, comme des petits bouts de papier que l’on déchire sans y penser. Des vies en lambeaux. Tout est foulé aux pieds. Les cœurs, jeunes ou vieux, sont piétinés, souillés, inexorablement dévastés. Voici la civilisation, la culture, la nouvelle Europe ! Quand viendra notre salut ? »
Nous savons fort peu de choses de Klaartje de Zwarte-Walvisch et il ne reste que deux photographies d’elle : c’était une couturière de 32 ans, née le 6 février 1911 et morte vers juillet 1943 à Sobibór. Son mari, Joseph, et elle ont été arrêtés chez eux le 22 mars 1943. Ils ne s’étaient pas fait enregistrer comme la loi l’exigeait, mais n’étaient pas non plus entrés dans la clandestinité. Klaartje, jeune femme à la santé précaire, a tenu un Journal du premier jour de son arrestation jusqu’à son départ pour la Pologne, parvenant à le donner à un cousin lors de son passage par le camp de Westerbork. Longtemps demeuré anonyme, ce récit a retrouvé son auteur en 2008. Écrit dans un style simple et direct, Et tout s’effondre est le Journal d’une femme en colère.
Klaartje de Zwarte Walvisch
Traduit du néerlandais par Mireille Cohendy
Introduction : Ad van Liempt
Format : 150 × 225 mm
181 pages
Prix : 18 €
ISBN : 979-10-93176-10-9
Parution : juin 2016